article

sommaire

La grève des loyers est une lutte vitale trop collective pour être gérée par quelques individu·es trop sérieuxses ! sources

30/04/2020

La grève des loyers est une lutte vitale trop collective pour être gérée par quelques individu·es trop sérieuxses !

en réponse à cet article du SUB, Syndicat Unifié du Batiment de la Région Parisienne, qui est une branche de la CNT (confédération nationale du travail, syndicat de lutte des classes anticapitaliste) : http://www.cnt-f.org/subrp/spip.php?article1385

La grève des loyers en cours est un mouvement mondial. Massif aux États-Unis (1/3 des loyers non-payés en avril)[1], il est aussi de grande ampleur au Royaume-Uni, en Espagne et en Italie[2]. En France, des "amortisseurs sociaux" (APL, RSA) permettent encore de limiter la casse, mais ils n'empêchent pas que des millions de personnes doivent aujourd'hui choisir entre payer leur logement et bouffer [3] !

Le mouvement est avant tout porté par des personnes qui, dans le contexte de la "crise sanitaire", ne peuvent plus payer leur loyer, et qui pour ne pas se mettre en danger individuellement s'organisent collectivement depuis le premier jour du confinement[4]. Oui, les personnes qui font la grève des loyers, des crédits et des factures assument de faire passer leur propre survie avant celle de leur créanciers et de leurs bailleurs, fussent-ils dits "sociaux".

Les situations de galère sont multiples[5]. Chaque relation entre habitant·es et bailleurs/créanciers est particulière. C'est pourquoi la grève des loyers se présente à la fois comme une démarche individuelle (appropriée par chacun·e selon sa situation) et une force collective ! Elle requiert entraide et soutien mutuel.

Par ailleurs, si le travail salarié en milieu capitaliste est une forme d'exploitation, être obligé·e de lâcher chaque mois une part importante de son revenu pour se loger en est une autre. La lutte contre l'exploitation ne saurait être le monopole d'une organisation ou d'un syndicat. La grève des loyers n'appartient à personne. Elle appartient à toutes celles et ceux qui la font, qui s'y engagent et qui la construisent. Iels le font en connaissance de cause, en tant que personnes responsables, conscientes à la fois des risques et des rapports de force qu'une action collective peut instaurer. Iels n'ont pas non plus besoin qu'on vienne gérer leur lutte à leur place.

La grève a déjà commencé, si le SUB veut la rejoindre avec une caisse de grève et du soutiens juridique et anti-répression supplémentaire, il est le bienvenu !

[1] https://www.wsj.com/articles/nearly-a-third-of-u-s-renters-didnt-pay-april-rent-11586340000 [2] https://www.revolutionpermanente.fr/Etats-Unis-Etat-espagnol-Royaume-Uni-La-greve-des-loyers-prend-de-l-ampleur [3] https://greve2loyers.github.io/docs/donnees/ires.pdf [4] https://www.france24.com/fr/20200428-covid-19-apr%C3%A8s-bobigny-la-courneuve-demande-une-exon%C3%A9ration-des-loyers-pour-les-plus-pauvres [5] https://www.instagram.com/confine_es